Les pratiques dites « corps-esprit » dans la prise en charge de la ménopause
Les pratiques complémentaires corps-esprit viennent compléter les prises en charge médicale et sexologique et apportent leurs bénéfices propres. Elles sont à adapter aux préférences propres des femmes.
Acupuncture et réflexologie
L’acupuncture semble apporter une amélioration notable des bouffées de chaleur chez de nombreuses femmes.
Les séances doivent toutefois être répétées tous les mois pour que le bénéfice perdure.
En acupuncture, les symptômes de la ménopause sont attribués à un déséquilibre entre le « rein Yin » et le « rein Yang » dans le système du rein avec un Yin diminué. Le Yin diminué n’a plus la capacité d’humidifier et de rafraichir les organes, le déséquilibre en faveur du Yang provoque bouffées de chaleur, sueurs nocturnes et asséchement de la peau et des muqueuses.
Le traitement par l’acupuncture visera donc à stimuler à nouveau l’énergie Yin du rein pour rééquilibrer le système.
Dans la lignée de l’acupuncture, la réflexologie et en particulier la réflexologie plantaire, selon le principe d’une stimulation des organes souffrant de la carence hormonale ménopausique via leurs points de projection cutanée, pourrait apporter une amélioration chez certaines patientes.
Yoga
Les bienfaits du Yoga pour réguler les répercussions de la ménopause sur le système nerveux (irritabilité, troubles du sommeil, anxiété, etc.) sont reconnus.
Il ne constitue pas un traitement de la ménopause mais un régulateur des émotions et du stress.
Certains programmes de yoga spécifiques à la vie génitale de la femme ont été développés comme le yoga « hormonal ».
S’il est recommandé de commencer à pratiquer avant la survenue de la ménopause, il est toutefois possible de débuter plus tardivement à condition de choisir une pratique douce en termes de postures et de lenteur de rythme, comme le Hatha Yoga ou le Yin Yoga.
Certaines postures sont recommandées à la ménopause : guirlande, papillon allongé, dragon, torsion assise, bateau.
Le Yoga doit toutefois être pratiqué au moins environ 20 minutes par jour pour que son efficacité soit ressentie.
Relaxation
Les difficultés sexuelles associent de façon souvent complexe des dimensions intimes, relationnelles, d’estime de soi et de plaisir et génèrent une anxiété notable, laquelle vient à son tour retentir sur le désir, sur le lâcher-prise indispensable à l’épanouissement sexuel et sur la perception du plaisir.
Elle s’associe à des exercices périnéaux permettant une mobilisation musculaire du plancher pelvien favorable à une bonne circulation sanguine dans la région génitale, favorisant ainsi une bonne trophicité vaginale, et représente un véritable traitement préventif des prolapsus urogénitaux et des troubles urinaires en renforçant la musculature du plancher pelvien.
Le travail sur la respiration pratiqué en relaxation permet également d’apprendre à chasser de son esprit les idées anxieuses parasites (image corporelle, anxiété sexuelle, etc.) pouvant survenir lors du rapport sexuel.
Hypnothérapie
L’hypnothérapie, en induisant un état de conscience modifié et une détente profonde, ouvre une voie de communication entre corps et esprit avec une grande réceptivité aux suggestions thérapeutiques.
Elle permet :
- La suppression des pensées négatives d’anticipation d’un échec du rapport sexuel.
- Une « reprogrammation positive » du comportement du sujet en modifiant les associations émotionnelles liées aux comportements. Cette « reprogrammation » peut consister à modifier une séquence comportementale réflexe, corriger des croyances erronées, débloquer des émotions positives, activer des circuits du désir et du plaisir.
La prise en charge d’une sècheresse vaginale incitera à travailler sur des métaphores se rapportant à des images d’hydratation comme par exemple associer le fait de manger des fruits gorgés de jus à la salivation et aux sensations de fraicheur ressenties. On associera ensuite des images corporelles puis vaginales.
L’hypnose peut également constituer un apport bénéfique notable dans la rééducation périnéale. Elle procure un confort d’exercice pour les patients et permet la reconnexion du sujet avec son périnée et les organes pelviens.
Méditation de pleine conscience
La pratique régulière de la méditation de pleine conscience amplifie la présence dans le moment présent sans pensée parasite et permet d’être pleinement conscient de ses perceptions corporelles et des sensations d’excitation sexuelle.
Elle est également efficace pour évacuer le stress et traiter l’anxiété qui sont de fréquentes conséquences négatives des difficultés sexuelles.
Elle libère donc la place pour les pensées érotiques, le lâcher-prise et l’accueil des perceptions sensuelles et sexuelles.
Les traitements naturels et une prise en charge sexologique constituent des modalités de prise en charge particulièrement bénéfiques tant en complément d’un traitement hormonal substitutif qu’en son absence (contre-indication, choix personnel de la femme, etc.).
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